Pollution de l’air : comment analyser les polluants dans l’air et comment s’en protéger ?

Une étude réalisée par des chercheurs en santé environnementale de l’Université Harvard, aux États-Unis, en partenariat avec leurs homologues britanniques des universités de Birmingham, Leicester et Londres, a mis en évidence que 8,7 millions de personnes sont décédées précocement en 2018 en raison de la pollution de l’air extérieur liée aux énergies fossiles. Cela représente environ un décès sur cinq dans le monde. Une statistique alarmante ! Or, les chercheurs estiment que ce chiffre est deux fois plus important que les dernières estimations. Publiée tout récemment dans la revue scientifique Environmental Research, cette étude se fonde sur une méthodologie pointilleuse qui permet de mesurer avec précision la pollution de l’air en ayant recours aux données satellites. Grâce à ces dernières, il est possible de différencier les sources de pollution et d’observer la chimie de l’atmosphère pour pouvoir détacher la quantité de particules fines provenant des énergies fossiles. D’après le rapport, c’est la combustion des énergies fossiles qui produit les particules minuscules en suspension dans l’air (PM2,5) et qui est la cause majeure de la mortalité et des maladies. La mauvaise qualité de l’air est due à la forte présence de particules fines qui sont extrêmement néfastes pour la santé car elles peuvent pénétrer dans les voies respiratoires.

Quant à l’OMS, elle tient compte d’une autre étude menée en 2016 qui faisait état de 4,2 millions de décès attribués aux particules fines issues de la combustion des énergies fossiles (essence, charbon…) ainsi qu’aux émissions de l’agriculture et des feux de forêt. En France, le nombre de décès prématurés est passé de 48 000 en 2016 (selon Santé Publique France) à 97 242 (selon la récente étude), soit une augmentation de 17 %. L’exposition à un air dégradé est sans aucun doute dangereuse.

Quelles sont les causes de la pollution de l’air ? Quelles sont les méthodes mises en œuvre pour analyser les polluants dans l’air ? Quels sont les moyens utilisés pour se protéger de la pollution ? Vous trouverez des éléments de réponse détaillés dans cet article.

1- Quelles sont les causes de la pollution de l’air ?

La mauvaise qualité de l’air est devenue une préoccupation environnementale majeure dans le monde. Si la pollution atmosphérique est médiatisée, celle de l’air intérieur reste relativement méconnue jusqu’au début des années 2000. La qualité de l’air intérieur fait même l’objet d’une vive inquiétude depuis l’épidémie du coronavirus. Que ce soit l’air intérieur ou l’air extérieur, il est pollué lorsque les caractéristiques naturelles de l’atmosphère sont contaminées par un agent chimique, biologique ou physique. Les matières particulaires, le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre figurent parmi les polluants les plus dangereux pour la santé. Tous ces polluants sont généralement issus de la combustion anthropique (trafic routier, chauffage, activités industrielles…) et la combustion naturelle (volcans, feux de brousse, incendies…).

– Pourquoi les particules fines nuisent-elles à la santé ?

Les particules minuscules sont formées par les PM10 qui attaquent les voies respiratoires et les PM2,5 qui touchent les alvéoles pulmonaires. Elles représentent un danger potentiel et réel pour la santé lors des pics de pollution atmosphérique qui sont favorisés par un phénomène d’inversion de température. Si elles sont autant nocives, c’est parce qu’elles peuvent pénétrer au plus profond des voies respiratoires et provoquer des bronchites ainsi que de l’asthme. Ce qui fait leur particularité, c’est qu’elles sont en mesure de réduire l’espérance de vie d’après un rapport du programme Clean For France.

– Pourquoi faut-il se méfier du CO2 ?

Les sources potentielles de pollution dans les bâtiments sont multiples comme les dispositifs à combustion, les matériaux de construction, les produits d’entretien, les peintures, les acariens, les fumées de tabac, etc. En ce qui concerne l’air intérieur, le CO2 est sans aucun doute l’élément polluant le plus présent dans un logement. C’est une molécule produite et rejetée par les êtres humains quand ils respirent. L’air expiré par une personne renferme à peu près 4 % de CO2 alors que l’air extérieur n’en a que 0,04 % ou 400 ppm. Une pièce mal aérée a de ce fait plus de chance d’être polluée. Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le niveau limite règlementaire de CO2 varie entre 1000 et 1500 ppm.

2- Comment analyser les polluants dans l’air ?

Pour des raisons sanitaires, réglementaires et environnementales, il est primordial d’analyser la qualité de l’air afin de mieux en appréhender son impact. Concernant la pollution atmosphérique en France, ce sont les AASQA (Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air) reconnues par le ministère de la Transition écologique et solidaire, qui se chargent d’effectuer les mesures à partir de stations pérennes et mobiles.

Selon l’OMS, l’air intérieur est jusqu’à 8 fois plus pollué que l’air extérieur. L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) estime que sa qualité est déplorable dans 60 % des logements. Par ailleurs, plus d’un tiers des locaux tertiaires ne sont pas équipés d’un système de ventilation et de traitement de l’air. A l’heure actuelle, il existe de nombreuses solutions pour réaliser des analyses de l’air ambiant et définir les polluants existants. Le but est d’éliminer de manière ciblée les sources de pollution.

Tout d’abord, il existe des appareils qui fournissent des données en temps réel sur le taux d’humidité et la température des pièces afin de prendre les mesures nécessaires concernant la salubrité et le confort de l’habitation. Des dispositifs permettant de mesurer instantanément la concentration en PM2,5 sont aussi disponibles. Les occupants du logement peuvent ainsi régler avec précision le purificateur d’air, choisir une vitesse de ventilation plus adaptée et vérifier le niveau d’usure des filtres.

Par ailleurs, installer des capteurs de CO2 dans des endroits stratégiques est un excellent moyen de savoir en temps réel le taux de dioxyde de carbone dans l’air de la pièce et donc de l’aérer régulièrement.

On peut aussi trouver des moniteurs intelligents et connectés qui procurent des données complètes sur la qualité de l’air intérieur d’un logement. Munis de plusieurs capteurs, ils contrôlent la pression atmosphérique, la température, le taux d’humidité, le taux de CO2, le taux de composés organiques volatils et le taux de radon.

3- Que faire pour purifier l’air intérieur ?

Dans ce contexte de Covid-19, de nombreuses sociétés spécialisées proposent des solutions fiables pour dépolluer l’air intérieur en milieu professionnel ou non. Les plus utilisés sont l’ioniseur d’air et le purificateur d’air. Même s’ils ont pour fonction principale d’assainir l’air ambiant, il existe des différences entre ces appareils. Il convient de maîtriser le fonctionnement de chacun pour pouvoir l’utiliser en toute sécurité et dans les meilleures conditions.

– L’ioniseur d’air

Le phénomène d’ionisation a un grand impact sur la qualité de l’air d’un logement. Riche en ions négatifs, l’air marin et l’air dans les espaces naturels en général est bénéfique pour la santé. Les ions négatifs ont des effets positifs sur le bien-être. L’ioniseur ou générateur d’ions est un appareil dont le rôle est de propager des ions négatifs dans un espace fermé pour que ceux-ci puissent entrer en contact avec les ions positifs des particules polluantes, les alourdir et les faire tomber à terre. Il suffit d’un coup d’aspirateur pour récupérer les contaminants mis à terre. Ces actions génèrent tout de suite un air léger, agréable à respirer et même désodorisé.

Les ioniseurs peuvent se présenter sous forme d’unités fixes, portables ou montées au plafond. Dans la mesure où ces équipements ne sont pas dotés de ventilateur pour faire passer l’air dans le filtre, ils ne sont performants que dans des lieux clos. L’efficacité de cette technologie est donc très limitée. Un simple générateur d’ions est en conséquence insuffisant pour purifier complètement l’air intérieur.

-Le purificateur d’air 

Ce type de dispositif sert à enlever les pollens dont les mauvaises odeurs ainsi que tous les polluants présents dans l’air intérieur. Constitué de filtres superposés et couvrant une surface de 5 à 100 m², le purificateur se charge de capter et de traiter l’air dans la pièce pour ensuite expulser un air frais et propre après l’avoir purifié. Si entre-temps, de nouvelles particules nocives font leur apparition dans la pièce, l’appareil finira par les aspirer dans le filtre et les y enfermera. En définitive, son rôle est de mettre un frein à la propagation des contaminants et d’éléments allergiques voire viraux, de prévenir les problèmes d’asthme ou d’allergies causés par l’air pollué chez les personnes à risque.

Il existe plusieurs modèles de purificateur d’air : à usage privé ou professionnel, voire médical. La différence se situe au niveau des performances globales et des composants qui permettent de traiter divers volumes d’air en accord avec la taille du logement (chambres…), des bureaux, des espaces partagés, etc. Il est même possible de trouver des purificateurs d’air intérieur très efficaces contre le coronavirus.

Pour un usage optimal, il est recommandé d’installer un purificateur d’air par pièce. Il convient aussi de bien choisir l’appareil en comparant les niveaux de filtration des purificateurs qui s’offrent à vous, en adaptant l’équipement au lieu à traiter, en optant pour le bon niveau de filtration et en choisissant le niveau sonore adéquat.

Un être humain respire en moyenne 25 000 litres d’air par jour. Il est donc d’une importance vitale de savoir si l’air est vraiment sain. Le meilleur moyen de s’en assurer est d’analyser l’air et de prendre les précautions qui s’imposent.