Toxoplasmose : risques et préventions pendant la grossesse

Généralement bénigne et asymptomatique, la toxoplasmose fait partie des affections parasitaires les plus répandues. Cependant, contracter cette maladie pendant la grossesse peut affecter gravement le fœtus. Celui-ci peut effectivement être victime d’une malformation. Focus sur les risques et les préventions de la toxoplasmose chez les femmes enceintes.

Toxoplasmose : transmission et immunité

La toxoplasmose est une maladie transmise par les animaux (zoonose), en particulier les chats. Le parasite responsable de l’infection, appelé Toxoplasma gondii, est présent dans les déjections sous la forme d’oocyste.

La transmission se fait par contact direct avec l’animal en question, par exemple au moment de changer sa litière. Il est tout aussi possible de contracter la toxoplasmose indirectement par la consommation de viande crue contenant le parasite sous forme de kyste.

La toxoplasmose est alors dite acquise quand une personne en bonne santé (pas enceinte) la contracte et ne présente aucun signe clinique. À la rigueur, des maux de tête passagers peuvent apparaître. L’immunité est alors acquise après contamination, bien qu’il s’agisse d’un état de prémunité durable en l’absence d’immunodépression (affaiblissement du système immunitaire).

Quand l’infection touche le fœtus, la toxoplasmose est dite congénitale. Par conséquent, une femme qui contracte pour la première fois la toxoplasmose pendant sa grossesse risque de transmettre la maladie à son bébé. Il faut donc effectuer un diagnostic sérologique au début de la gestation pour savoir si une femme a déjà été en contact avec le Toxoplasma gondii auparavant.

À l’issue d’une analyse sanguine, l’absence d’IgM et d’IgC dans le sang d’une femme enceinte indique qu’elle n’a jamais été infectée. Elle est donc séronégative. La présence des IgM et des IgC correspond à une infection récente (moins de 6 mois avant l’examen). Quand les IgM sont présents, tandis que les IgC absents, cela révèle une infection ancienne (plus de 6 mois avant l’analyse).

Les complications en cas de contamination du fœtus

La toxoplasmose congénitale passe d’abord par la colonisation du placenta, et la transmission fœtale a lieu 4 à 8 semaines après. Le risque de transmission de la maladie au fœtus croît au fur et à mesure que celui-ci se développe. En revanche, des études ont montré qu’une infection fœtale précoce a des séquelles plus graves qu’une infection en fin de grossesse.

Dans la plupart des cas, les malformations chez le fœtus concernent les yeux. La toxoplasmose peut également provoquer des anomalies de développement du système nerveux central. Un faible poids du nouveau-né, une naissance prématurée et une fausse-couche en sont les conséquences les plus graves.

Les conduites à tenir

Devant une sérologie négative, une femme enceinte doit rester vigilante et subir des examens tous les mois. Une échographie, une amniocentèse et un prélèvement du sang fœtal peuvent révéler des signes de toxoplasmose congénitale. Bien que la probabilité de séroconversion soit très minime, il faut s’assurer de l’absence d’infection tout au long de la grossesse.

Les mesures de prévention concernent évidemment l’hygiène, l’alimentation et la fréquentation des chats. Il faut se laver systématiquement les mains après avoir fait du jardinage, manipulé de la viande crue ou des crudités. Évidemment, il faut bien laver les fruits et légumes. La viande et les fruits de mer doivent être bien cuits avant d’être consommés, soit une cuisson à plus de 65°C. La congélation est une alternative, car les kystes contenus dans la viande ne peuvent supporter une température inférieure à 12° C pendant 3 jours. La viande mal cuite (fumée, saumurée…), la charcuterie crue ou mi-cuite sont à proscrire du régime alimentaire.

Concernant le nettoyage quotidien de la litière du chat, il vaut mieux laisser cette tâche à une autre personne. Si la femme enceinte compte tout de même s’en charger, elle doit porter des gants, utiliser de l’eau de javel et se laver les mains après le nettoyage.

D’autre part, assurer la bonne santé du chat peut aider à la prévention de la toxoplasmose. Il ne faut pas hésiter à le vermifuger régulièrement pour éliminer les parasites internes qui peuvent d’ailleurs provoquer des lésions d’organes irréversibles.